Ningari, Commune de Segue -Ire

REGION DE MOPTI

Cercle de Bandiagara

Commune rurale de Ségué-Iré

PLAN DE SECURITE ALIMENTAIRE COMMUNE

RURALE DE SEGUE-IRE

PREMIERE PARTIE

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Depuis des décennies notre pays connaît fréquemment des crises alimentaires causées par le déficit ou la mauvaise répartition des pluies dans l'espace, le ravage des cultures par des déprédateurs, etc. Cette situation remonte en 1973. De cette date à maintenant, les populations souffrent d'insuffisance alimentaire liée à des causes citées ci-dessus. En plus de ces raisons que connaît tout le Mali, le Plateau Dogon, c'est à dire, le cercle de Bandiagara est défavorisé par la nature. Seulement 9% de la superficie du cercle sont cultivables. La commune de Segué-Iré défavorisée comme toutes les communes du cercle a vu la nécessité d'élaborer ce plan de sécurité alimentaire pour mieux sécuriser les populations dans le domaine alimentaire.

II. APERÇU SUR LA COMMUNE

1 Historique :

La commune de Segue- Iré est issue de l’ex-arrondissement de Ningari. Elle a été créée depuis les premiers découpages des collectivités territoriales survenus au Mali en 2000. Parmi les 3 communes rurales issues du découpage de l’ex-arrondissement de Ningari, la commune rurale de Segue–Ire abrite le chef lieu d’arrondissement.

2 Situation géographique :

La commune de Segué-Iré est située entre :

-          la commune de Diamnati au Nord

-          la commune de Wadouba et Kendié au Sud

-          la commune de Ondogou à l’Est

-          la commune de Kendé à l’Ouest.

Elle se trouve au Nord-Est et à 55 km de la commune urbaine de Bandiagara.

3 - Organisation administrative :

Située dans la Région de Mopti, Cercle de Bandiagara, la commune rurale de Segue-Ire est composée de 16 villages et fait frontière avec 6 communes rurales voisines (Ondogou, Muetoumou, Diamnati, Kendié, Wadouba et Kendé )

4 - Organisation institutionnelle :

L’organe délibérant de la commune est le conseil communal. Il est composé de 17 membres. Le bureau communal est l’organe exécutif. Il est composé du maire et de ses 3 adjoints qui sont chargés de l’exécution des délibérations du conseil communal.

Le village de Sougui est le chef-lieu de commune.

Il y a un secrétaire général qui est chargé de la rédaction des délibérations, procès-verbaux, comptes-rendus et autres actes administratifs (arrêté, décision, circulaire, convocation, rapport, etc…).

La commune a aussi un régisseur qui est chargé du recouvrement des diverses taxes et impôts de la commune, de leur versement à la perception et du payement du personnel et des biens

III Situation de référence

1 – Caractéristiques physiques :

1-  1 Superficie :

La commune rurale de Segue-Ire couvre une superficie non estimée.

1-2 Climatologie :

Le climat est de type sahélien avec une saison pluvieuse assez courte (3 mois) et une longue saison sèche (8-9 mois). La pluviométrie moyenne inter-annuelle est de 450-500 mm. 

1-3 Sols :

Le jardinage, l'une des activités pratiquées dans la Commune de Segue - Iré

Le sol est pauvre à structure argilo-sablonneuse et reste exposé aux différentes formes d’érosion. La quantité très réduite de la terre cultivable de la commune fait que les exploitants agricoles pratiquent une agriculture de nomadisme.

1-4 Végétation :

Ningari, Commune de Segue -Iré

La végétation est composée d’herbacées, quelques grands épineux comme l’acacia albida, le balamite…. Et d’autres comme le parkia , lanea acida, le « prunier »…

Le relief est très accidenté et composé essentiellement de grès dur qui alterne souvent vallées et montages. Il n’existe presque pas de fleuve ni de rivière permanent dans la commune.

1-  5 Hydrologie :

La commune ne dispose ni fleuve ni rivière permanents

1-6 Environnement naturel :

La zone de la commune de Segué-Iré est non seulement menacée par l’avancée du désert, mais aussi et surtout elle manque de terre cultivable. Se trouvant sur des granits, le peu de sol dont elle dispose est emporté par l’érosion hydrique. La quantité de sol transporté par l’érosion et par an est estimée à dix (10)   tonnes/ha.

           1- 7 La Réligion:

Actuellement, la réligion pratiquée par les habitants de la commune est l'Islam (96%).

           1- 8: La Santé

2.      Caractéristiques démocratiques et sociales

La commune de Segué-Iré a une population estimée en 2006 à 13 750 dont 6 450 hommes et 7 300 femmes. Cette population connaît un départ massif des jeunes après l’hivernage. La population est essentiellement composée de Dogon avec la présence de peulhs nomades.

3. Caractéristiques économiques :

L’activité économique principale est l’agriculture. Le commerce et l’élevage constituent les activités secondaires de la population. L’agriculture est une agriculture de subsistance avec le mil, le sorgho, le fonio, les haricots comme cultures principales. L’élevage d’ovins, de caprins et bovins constitue un appoint pour combler le déficit céréalier dans la zone.

Les foires hebdomadaires dans la commune sont des lieux d’échanges par excellence avec les centre urbains (Bandiagara, Mopti, Douentza…..). Des petits commerçants divers sont assez nombreux dans la zone. Ils vendent des denrées de premières nécessités : sel, sucre, condiments divers…

Sur le plan sportif et culturel la commune ne possède pour le moment aucune infrastructure ni d’organisation de promotion de ces secteurs. Le tourisme a été reconnu comme étant sous exploité et mal organisé dans la commune.

3-1-Réseaux de transport et communication

Les femmes allant au champ

La commune a des pistes rurales non praticables par moment. Aussi, elle se sert du RAC du CSCOM pour la communication. Pour le moment, la commune ne reçoit pas les images de la TV nationale et les ondes de la seule radio FM de Bandiagara. Une piste délabrée la relie à Bandiagara dont l’usage est devenu un calvaire pour les transporteurs qui se déplacent avec de gros camions. Le téléphone est considéré comme un rêve dans la commune.

4. Infrastructures et équipements collectifs

La commune possède quelques infrastructures de base qui sont :

-          Sur le plan hydraulique, la commune dispose de 20 forages dont 16 fonctionnels et de 16 puits dont 15 fonctionnels.

-     Sur le plan sanitaire, elle a une maternité, un CSCOM et un dépôt médical qui sont fonctionnels

-          Sur le plan élevage et économie, la commune dispose d’un parc de vaccination fonctionnel et d’un marché aménagé

-          Sur le plan scolaire et éducatif, elle dispose de 4 écoles publiques dont 3 premiers cycles, un second cycle et d’une medersa privée fonctionnelle

-          Sur le plan social, la commune a un bâtiment de la mairie et une maison d’accueil

5.Orientations générales d’amendement et de développement :

La commune rurale de Segué-Iré a une vocation agro-pastorale. Cette vocation constitue la base de son développement mais le sous développement de ce secteur amènent les populations de la commune à pratiquer l’artisanat et le petit commerce.

Segué -Iré possède des atouts pour quand même enclencher son propre développement. Parmi ces atouts il y a :

-une population engagée et expérimentée dans l’agriculture -la richesse culturelle

-le tourisme qui est encore sous exploité

-quelques infrastructures de bases comme : 20 forages équipés en pompes, 16 puits citernes, trois écoles publiques de 1^ère cycle, une école publique de 2^ème cycle, une « medersa » privée ; bâtiment de la Mairie ,une maison de passage ,un centre de santé, un parc de vaccination,

Cependant des difficultés d’ordre géographique et structurel sont posées à la commune de Segué-Iré. Il s’agit :

-  du déficit céréalier quasi-chronique dans la zone

-  l’insuffisance d’eau potable et d’eau à vocation agropastorale.

-  l’insuffisance de la pluviométrie ou sa mauvaise répartition

-  l’insuffisance des terres exploitables,

-  la dégradation de l’environnement due surtout à l’érosion hydrique des sols

-  l’insuffisance notoire des centres de santé primaire

DEUXIEME PARTIE

1. Stratégie de mobilisation financière

La commune rurale de Ségue -iré à l’instar des autres communes du cercle connaît de grosses difficultés de trésoreries pour assurer le financement de son développement. Les ressources financières demeurent la TDRL, la Dotation à la décentralisation, le FICTet les subventions d’autres partenaires.

Ici, la stratégie repose essentiellement sur la sensibilisation des citoyens de la commune afin que ces derniers s’acquittent de leurs impôts et taxes. Le conseil communal va aussi sensibiliser les bénéficiaires des projets inscrits dans le plan afin qu’ils respectent leurs engagements par rapport à leur participation financière dans la réalisation de ces projets.

Pour ce qui est des ressources de l’Etat et des autres partenaires, les contacts et les négociations entamées vont se poursuivre.

Les ressources locales mobilisées serviront de garantie pour la mobilisation des autres ressources (ANICT, ONG, Coopération décentralisée…). La commune pourrait aussi compter sur d’éventuels dons et legs et autres subventions.

2. Stratégie de mobilisation sociale autour des objectifs du plan

Les autorités communales vont s’appuyer sur la participation en nature et/ou en espèce des communautés dans la mise en œuvre des projets. Les autorités communales comptent s’investir afin que la participation souhaitée autour des objectifs du plan soit à la satisfaction de tous. L’IEC, la responsabilisation, et le partenariat seront privilégiés pour que cette mobilisation sociale soit effective.

3. Stratégie de mobilisation des partenaires

La commune ne dispose pas des moyens financiers pour parvenir à la concrétisation, seule, du PSA. Dans l’objectif de mobiliser les partenaires au développement de la commune, le Conseil Municipal veillera donc à diffuser le document une fois validé.

Mis à part la mobilisation potentielle de partenaires pour la réalisation de projets contenus dans le PSA, la diffusion du document permettra aussi à l’ensemble des acteurs voulant intervenir sur le territoire communal de mettre leurs projets en cohérence avec les objectifs du PSA.

4. Mécanisme de suivi-évaluation

Améliorer les capacités d’action de la commune est un processus continu. Pour veiller à ce que ce travail permanent s’effectue, il faut suivre et évaluer la mise en œuvre du PSA de la commune. En organisant un suivi et une évaluation sérieuse des activités programmées avec l'implication de tous les acteurs intervenants, la commune fera un saut qualitatif important dans son propre fonctionnement et son approche des enjeux communaux.